Nous sommes parties deux semaines à Plédéliac dans les Côtes d’Armor du 31 juillet au 11 août. Un charmant village qui marque sa différence en accueillant une école peu commune en France : l’école conductive qui porte le joli nom de  » maison escargot ». C’est une école un peu spéciale qui pratique la pédagogie appelée : éducation conductive !  

Une prise en charge globale

  L’éducation conductive est plus qu’une méthode, c’est une pédagogie, une philosophie et de la rééducation. Elle a été inventée par Andréas Pëto, un médecin pédagogue hongrois, dans les années 1940. Aujourd’hui, il existe 7 écoles conductives en France, créées et gérées par des mamans, via leur association. La fédération des établissements privés d’éducation conductive est créée en 2014 afin de se réunir et s’entraider. Les aides de l’Etat sont inexistantes et pourtant cette école est, dans beaucoup de pays européens, une alternative dans la scolarité spécialisée. L’éducation conductive est destinées aux enfants et adultes cérébro-lésés. Il faut au minimum comprendre les consignes.  

Un travail d’équipe

  C’est une personne appeler « conducteur ou conductrice » qui gère le groupe et adapte les programmes d’exercices à ses élèves. Elle est formée en Hongrie, avec une formation de 4 ans pluridisciplinaires ( kiné, ergo, orthophoniste,…). Les enfants sont accompagnés par un adultes, pour que ce dernier puisse faire avec lui les exercices demandés. Cette aide est retirée petit à petit jusqu’à la réussite de l’exercice. Les enfants plus grands n’ont plus besoin de l’accompagnement des parents. Comme à l’école, ce ne sont pas des séances individuelles mais collectives. Le groupe est important car il est source de motivation et d’entraide. C’est également une occasion de rencontrer des nouveaux copains/copines, pour Youna mais aussi pour maman !  

Une journée à la maison escargot

  Cette école a choisi comme mascotte  » l’escargot » car « tout comme l’escargot, nous avançons lentement mais ne reculons jamais !« . Une journée à l’école conductive ressemble à une journée à l’école ordinaire. Tous apprentissages visent un seul objectif : l’autonomie. Tous les jours se ressemblent et se déroulent de la même manière : présentation, massage, exercices moteurs, goûter, pipi, jeux, exercices debout, déjeuners. Les exercices sont toujours accompagnés par des comptines ou moyens pour donner du rythme. Tous les exercices moteurs, cognitifs et sensoriels ont toujours un sens et ont un rapport avec les gestes de la vie quotidienne. Par exemple, les enfants doivent mettre un anneau autour de leur bras jusqu’à l’épaule et le retirer, c’est le même geste que l’on utilise pour mettre un gilet. Le matériel utilisé est simple, l’aide apportée doit être « juste nécessaire ». Je vais vous décrire une journée type à la maison escargot, vous risquerez d’être surpris de la simplicité de cette pédagogie. La matinée commence par un petit rituel, une discussion entre la conductrice et les enfants permet de sentir l’humeur de chacun. Puis une petite séance de massage. Ensuite le travail physique commence. Pour le groupe de Youna, les enfants étaient installés sur une table. Les déplacements d’un espace à l’autre se font toujours par l’enfant en fonction de ses capacités : ramper, rouler, 4 pattes,… Puis une pause « salle de bain » pour essayer de faire pipi et caca sur le pot et une petite collation. La deuxième partie de la matinée est consacrée à des exercices plus cognitifs adaptés aux âges des enfants. Tous les enfants déjeunent ensemble, chacun a sa petite aide personnalisée. Pour Youna, la conductrice lui a installé une petite barre verticale sur laquelle elle devait poser sa main gauche. Et pour finir, une récompense : une jolie gommette à choisir et coller dans son petit classeur.

Bilan positif

  Ces 2 semaines d’école pendant les vacances n’ont pas été de tout repos et surtout beaucoup de concentration et d’attention pour Youna. Respecter des consignes pendant 4 heures sans se reposer ce n’était pas facile ! Youna a montré quelques désaccord et oppositions mais globalement cela s’est très bien passée.
Les petites victoires de Youna :
  • Elle demande et fait pipi et caca sur le pot (elle n’est pas encore propre, mais elle a compris le rôle du pot)
  • Elle tient à 4 pattes en statique
  • Elle se tient mieux debout
  • Elle s’améliore tout doucement les gestes de la marche

  La répétition, le rythme et l’accompagnement sont les clés de la réussite. L’éducation conductive ne s’attarde pas sur les choses que ne sait pas faire un enfant mais part du principe qu’il peut tout faire, c’est au conducteur de trouver une solution pour lui permettre d’y arriver. C’est une prise en charge  GLOBALE. L’enfant est pris en charge dans son ensemble. En septembre, Youna va aller 4 matinée par semaine à l’institut des jeunes aveugles de Lille, si elle avait une conductrice qui l’accompagnait dans une structure spécialisée pour les enfants aveugles et malvoyants, elle ferait de très beau progrès. En attendant de trouver la perle rare ! Nous retournons à la maison escargot en octobre.   Bisous tout doux.